16/07/2011

De quel coeur êtes vous ?

Peinture de Jean Christophe Massinon / Love me tender

Tout ce débat autour de la place du marché aura permis à chacun de se positionner. Le cheval au final n'est que prétexte pour que chacun y trouve sa famille de coeur.

Les incontournables "laissez faire" en rempart de la majorité silencieuse discutaillent en grignotant des cacahuètes et en taillant des costards à ceux qui donnent un peu de leur énergie à autre chose qu'eux mêmes...C'est un grand classique.

Il y a aussi ceux qui ne savent pas et qui s'en remettent à ceux qui savent, qui eux même s'en sont remis à d'autres qui savaient mieux en donnant des clefs pour dire à ceux qui ne savaient pas ce qu'ils doivent dire à ceux qui en savent encore moins.
Quand on les interrogent sur ce qu'ils devraient savoir et qu'ils ne savent pas, généralement là aussi ils ne savent rien. En bref, ne pas répondre à une question qui n'aura jamais été posée.

Parmi ceux qui savent, il y a les amoureux du patrimoine, attention pas les petits esthètes de la pierre de taille, non, les purs et durs, ceux qui décryptent le langage d'hier pour construire les discours de demain avec les mêmes matériaux du fond des carrières de pensées d'avant les congés payés et la naissance de la République.
Pour eux, les symboles d'hier remis au goût du jour propulsent les élans vers un monde meilleur sous le signe de l'appartenance d'une exemplaire continuité qui ferait office de pedigree.
La droite extrême et les royalistes se disputent l'avantage d'un sang bleu ou d'une grande pureté comme preuve de la supériorité d'une poignée sur la majorité. On peut encore se demander comment une paire de monarques et barons divers ont pu engendrer une aussi grande populace de personnes se revendiquant d'une caste supérieure.
Quand on parle d'art, ils nous parlent d'histoire, quand on parle d'histoire, ils nous parlent d'héritage, et quand nous parlons d'aujourd'hui ils nous parlent d'hier.
Bref, pas facile de parler de la même chose en même temps alors que nous avons tous l'illusion d'échanger sur le même sujet.

Et puis il y a la volonté publique et la volonté politique, qui entretiennent eux aussi le malentendu, car même à l'oreille la confusion est prête à l'emploi.
Nos élus sont censés être à notre service et à celui de la collectivité, activité pour lesquels nous leur avons donnés des voix. Pour s'aider dans cette entreprise, ils s'entourent de spécialistes, s'entourant eux mêmes de spécialistes.
Pour la mise en place d'un circuit électrique par ex, cette chaîne se relaie efficacement pour qu'à la fin, effectivement, cet objet fonctionne sur le plan technique.
Pour la mise en place d'un objet symbolique ou d'une idée, le processus est le même, sauf que l'intention se dilue dans les strates de différents intervenants, chacun y mettant sa patte, mais suffisamment peu pour qu'aucune trace n'y subsiste et que personne au final ne puisse endosser une quelconque responsabilité.
Chacun a fait sa part de travail, qui consiste parfois non pas en améliorations, mais en justifications du temps d'attentions apporté à l'objet.
Bref, une plus value illusoire qui persiste encore plus quand nos élus entretiennent leur pensées personnelles comme vecteurs de la croissance collective et donnent en retour une réponse pré-mâchée par d'autres, mais validée par eux mêmes comme émanant de réflexions personnelles. A vrai dire, quand l'idée est entérinée, plus personne n'est à même de désigner de qui émane l'idée originale.

C'est le temps des vacances, comme peut l'être aussi cette place du marché, actuellement en transit et en quête d'identité. La rentrée donnera la réponse aux interrogations d'aujourd'hui et nous saurons finalement si nous avons été entendus ou seulement écoutés.

En parlant de place, vivement que notre ami Jean Christophe Massinon reprenne rapidement la sienne à nos côtés. Son enthousiasme et son élan pour la culture contemporaine est importante pour le débat qui nous occupe, en plus de la légèreté qu'il nous apporte dans ce monde planifié.

See you Warrrior.





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