21/12/2011

L'air frais est revigorant.

Dans l'édito du magazine de la Ville de Nancy, M Rossinot recadre les docteurs ès-place Charles III et les experts de la 11 ème heure.  (Lire ci dessous)
Il resterait encore à définir qui sont ces "auto proclamés", mais l'usage du flou est ici sans doute plus commode pour arroser large. 
En bon tribun, rompu depuis plusieurs décennies au jeu politique, parfois sans pitié, ces définitions assassines contribuent sans doute à ces échanges croustillants censés donner un peu de caractère et de relief au dialogue républicain.
En ne nommant personne, son message est adressé à tous, car beaucoup de nancéiens (un peu, beaucoup, passionnément...) ont sur ce projet de la place du Marché développés soit une analyse, une critique ou une envie personnelle. 
Quant au "laisser faire", historiquement il n'a pas que des vertus.



Pour finir la lecture de ce Nancy magazine, le groupe des élus de gauche a lui aussi droit à sa tribune libre. (Lire ci dessous). Comme j'ai pu le dire précédemment, la réflexion autour du projet de la place du Marché intéresse toutes les sensibilités politiques et la démarche initiale contre la statue équestre était citoyenne et non partisane. 
Que les élus de gauche se félicitent aujourd'hui de la "Renaissance avortée d'une statue" et savourent cette "reculade" comme une victoirec'est un grand classique du "je" jeu politique, un type d'échanges codifiés, un peu datés et sans intérêts.
Que ce groupe de gauche goûte cette opportunité, il en a tout à fait le droit pais pas le privilège.
Un esprit malin aurait pu saluer en priorité la nouvelle chance offerte à cette place, privilégiant les projets futurs plutôt qu'une auto-célébration.


Dans ce dossier nous pouvons aussi regretter que les élus de la majorité et les responsables culturels de la ville n'expriment pas plus de sentiments ou convictions personnelles devant certaines alternatives ou choix s'offrant à la cité. Ce muselage ou auto-mutilation, donnant quitus à une étiquette strictement politique limite le débat des idées citoyennes. 
En parlant du rôle de la Place dans la cité, de l'Agora dans son sens noble, c'est aussi la place de la parole retrouvée s'échangeant librement. 

Mais nous n'en avons pas fini avec ce numéro de Nancy Mag, car page 12 et 13, (lire ci dessous) se trouve la partition qui a été jouée au palais des Congrès le 15 décembre 2011 à guichet fermé.
Quelques bémols cependant concernant l'interprétation : Pierre Yves Caillault a bien du mal à parler de Place Charles III, lui préférant naturellement (comme la majorité des nancéiens) la Place du Marché. 
Pour renoncer au nom de Charles III, (après la rue, le parc et l'école) il faudrait sans doute un peu de bon sens, de courage ou de mobilisation, mais ce sont encore des denrées rares...


Lors de la soirée au Palais des Congrès, M Rossinot a salué l'interprète du rôle principal, Jean Marie Duthilleul, par un :"Vous êtes un formidable conteur..."
Et c'est vrai que notre urbaniste use sans façons de sa faconde pour dérouler ses plans et nous rendre intelligible le langage architectural. Quant au final, il nous dévoile ensuite tous les éléments de confort qui peuvent s'intégrer dans l'espace urbain, bancs divers, signalétique, espaces verts, etc, rien ne manque. 
C'est presque une ville idéale qui nous a été proposée sur catalogue.

M Duthilleul a également donné la réplique à quelques questions autour des parterres de fleurs et de la place de l'eau dans l'espace public. Son intérêt et son dévouement pour y répondre, gratifiant avec insistance chaque questionneur de l'auréole de la pertinence, tenait plus du discours d'un politique en campagne que d'un architecte en consultation. 

Le bouquet final fut de nous montrer une sculpture, pour agrémenter l'espace, sans nommer l'artiste et l'objet en question : The Cloud, oeuvre d'Anish Kapoor sise à Chicago, d'un coût de ...23 millions de dollars. (environ 18 millions d'euros). No comment...


Un architecte a peut être en rêve la tentation de choisir une oeuvre qui refléterait la sienne dans une mise en abîme narcissique. Ah Ego, quand tu nous tiens!

Pour ce qui est de l'Art et son intégration dans la ville, Nancy a désormais son spécialiste, Georges Verney-Carron, galeriste Lyonnais, directeur d'Art/Entreprise et de l'agence Communiquez.
Sa première contribution en compagnie de l'artiste Philippe Cazal est visible au nouveau parking Kennedy à Nancy.

photo Pierre Mathis, Est Républicain

Suite aux déclarations faites au palais des congrès et à la lecture de l'article de Nancy Mag, nous pourrions imaginer maintenant que les oeuvres d'Art ne doivent pas être "plaquées" artificiellement mais conçues pour les lieux qui les reçoivent et inscrites dès le départ dans le processus de construction.
Cette déclaration en forme de manifeste tout à fait louable et recevable, est aussi le concept du 1% artistique qui existe depuis longtemps. 


Mais la création "In Situ" en amont n'est cependant qu'une composante d'un processus de création en milieu urbain. Au final, le plus important n'est pas tant la manière de concevoir l'oeuvre, mais bien le résultat de l'oeuvre en elle même.
Des concours nationaux ou internationaux font régulièrement appel à des créateurs avec un cahier des charges précis, structurant le cadre d'intervention.
Les créateurs ont aussi la capacité d'intervenir dans des lieux ou espaces déjà bâtis ou "poser" une oeuvre déjà existante. Pour s'en convaincre il faut visiter quelques endroits ou manifestations d'envergure pour juger sur pièces de cette capacité de confrontations réussies.
L'éphémère, le ponctuel sont aussi de belles alternatives qui méritent aussi d'être soulignées en dynamisant les lieux, de découvertes et de propositions renouvelées.


En Art il n'y a pas de règles contrairement à ce que certains voudront bien prétendre. 

Dans le choix d'artistes ou d'oeuvres sur le domaine public, une consultation collégiale est une initiative non seulement appréciée mais souhaitable, échappant à un dictat, fut t'il éclairé, d'une seule personne.

Pour clore cette présentation au Palais des congrès, M Rossinot a invité ceux qui le souhaitent à rejoindre les ateliers de Vie et de Solutions, une proposition tout à fait louable.
S'ensuivit néanmoins un dernier trait en direction d'artistes qui ont fait des pétitions...

Pour mémoire s'il était besoin de le rappeler, "l'activité pétition" n'est qu'une infime partie des occupations de ces dits artistes, dont l'objet initial n'était pas tant de faire signer des gens que de mettre en évidence un projet controversé, un manque de créations contemporaines à Nancy et la place de l'Art dans la ville, sujet débattu depuis lors sur la place publique... 

Allez, soyons fou, nous mettrons cela sur le compte de l'humeur. 
C'est la magie de Noël.

Bonne fêtes et bonne Ville à tous.

daniel Denise
Montréal. Studio paprika.

20/09/2011

Les mots pour Jean Christophe

Est Républicain mardi 20 sept 2011
De la Galerie Octave Cowbell

Il y a deux jours, Jean-Christophe Massinon nous a quittés. 
Sa mort, soudaine, absurde, nous aura pris de court : nous n’avions pas fini de parler ensemble, de lui dire que nous aimions ce qu’il faisait, que nous l’aimions…
Ami de longue date de la galerie Octave Cowbell, les amis d’Octave Cowbell le connaissaient bien, tous appréciaient son enthousiasme, sa joie de vivre, et respectaient son talent. Admiraient son courage, aussi, surtout les derniers temps, où il luttait, à armes inégales, contre la maladie.
Jean-Christophe était modeste et charmant. Incroyablement élégant, il travaillait avec opiniâtreté tout en n’en laissant rien paraître. Avec lui, la peinture ne sentait jamais la sueur. Capable de remuer des montagnes (la procession du Graoully dans les rues de Metz, pour l’inauguration de Pompidou, c’était lui), le travail semblait un jeu, une passion, peut-être, mais sans jamais rien de laborieux ni de poussif. Jean-Christophe donnait l’impression de trouver sans chercher, son art semblait toujours amusant et facile. 
A posteriori, on est frappé, en regardant ses images (son site internet www.jcmassinon.com est plein de merveilles) de constater la profondeur, la poésie et, parfois, la gravité de son inspiration. Sa recherche de la simplicité visait toujours au maximum d’efficacité. Au moment des élections présidentielles, lorsque l’extrême droite s’était faite menaçante, une simple affichette « Non », avec la mèche et la moustache de Hitler dans la lettre O, l’avaient soudain presque rendu célèbre. Célèbre à sa manière. Un « petit feu » illuminait son regard. Génie modeste dont nous n’avions peut-être pas pris l’entière mesure. 
Sa participation, à nos côtés, aux activités d’Octave Cowbell ne constitue qu’une petite part de son activité. Elle représente pour nous autant de moments forts, inoubliables, que nous retiendrons avec ferveur.

Jean-Christophe était un esprit libre, un voyageur. Il avait des allures de marin au grand cours. Ses pérégrinations l’ont conduit jusqu’à nous. Il apporta à Octave Cowbell un esprit qui ne l’abandonnera pas. 

Olivier Goetz,
Hervé Foucher,

Le 20 septembre 2011


19/09/2011

Une petite secousse...


Notre ami Jean Cristophe Massinon nous a quitté dimanche 18 septembre...


Peintures de Jean Christophe Massinon


12/09/2011

Avant le silence des forêts



Notre amie Lilyane Beauquel a écrit ce livre magnifique, Avant le silence des forêts, sorti jeudi 18 août 2011 et il serait injuste de ne pas en faire un petit écho ici.
Dans son numéro de l'été, le Magazine Littéraire dans sa présentation des nouveaux premiers romans de la rentrée a qualifié le livre de Lilyane : d'oeuvre magistrale.
Si j'avais écrit moi-même cette appréciation, tout le monde aurait sourit de ma complaisance, alors parfois c'est mieux quand ce sont les autres qui font le travail.
Depuis, de nombreuses critiques saluent son travail d'écriture et doucement le livre trouve son public.
Le magazine Suisse Le Temps l'a sélectionné parmi les 12 meilleurs romans de le rentrée et tous les magazines, blogs ou médias littéraires français l'évoquent, lui garantissant d'ores et déjà d'être sorti du trou noir de la rentrée littéraire avec ses 654 romans publiés.
A suivre...

Ci-dessous un lien vers les éditions Gallimard pour découvrir quelques pages du livre et éventuellement écouter un extrait :
http://www.gallimard.fr/rentreelitteraire/

Ci dessous un lien pour retrouver les actualités, signatures et revue de presse de son livre :
http://avantlesilencedesforets.blogspot.com/

A noter prochainement une émission de la Quinzaine Littéraire :
http://laquinzaine.wordpress.com/

Emission d'Alain Veinstein sur France Culture vendredi 16 sept, podcast :
http://www.franceculture.com/emission-du-jour-au-lendemain.html-1

Le livre fait partie des sélections de la rentrée FNAC et Virgin.
Lilyane sera présente au Livre sur la Place sur le stand de l'Autre Rive.

11/09/2011

Epilogue ou prologue ?


Est Républicain mardi 3à août 2011

A en croire la une et l'article de l'Est Républicain, la statue de Charles III aurait un pied à terre, même si officiellement aucune réponse claire n'aura été donnée. 
Michel Vicq parle d'un climat guère favorable pour la souscription, largement ébranlée par le débat public qui s'est installé. 
Pourtant Monsieur Rossinot aurait tout à gagner à faire lui même ses annonces, car parfois revoir ses décisions et positions est la preuve d'une capacité d'écoute et de réactivité.
Ce "gel" décisionnaire, est pourtant une bonne nouvelle, car loin des passions, de beaux projets pourront peut être germer si nos élus se prêtent au jeu de l'imaginaire. 
J'ose espérer que Nancy arrive à jouer cette carte et que la Renaissance ne soit pas qu'une mince évocation de bribes du passé mais puisse être conjugué au pied de la lettre.

Il restera encore le mystère du nom de la Place, car si le projet Charles III était un package bien ficelé avec sa statue, aujourd'hui plus rien n'autorise à la baptiser ainsi. Revenir en arrière pour l'attribution d'un nom risque d'être une épreuve même si cela fait appel seulement au bon sens.
Pour s'en convaincre il suffirait de demander aux nancéiens qui instinctivement désignent l'ancienne prison, la rue, le parc ou l'école qui portent le nom de Charles III, preuves s'il en fallait, que la ville lui avait déjà rendu hommage. Mais tout ceci a déjà été écrit mille fois dans ce blog...

Allez, bonne Ville à tous.

24/08/2011

Au service des priorités.


Oeuvres de JC Massinon, exposition: Earthquake in wonderland. IUFM 2010

Notre ami Jean Cristophe Massinon est encore en lutte contre la maladie et sans lui cette protestation a perdu de son relief.

De toute manière tout avait été dit et il ne restait plus qu'à attendre les bonnes décisions de nos élus. On n'arrête pas une crue avec une planche et si l'esprit n'a pas suffit pour donner un peu d'élan à un enthousiasme d'envisager autrement la ville, c'est un grand dommage.

Devant certaines épreuves de la vie, ce qui était important hier, perds soudainement de son acuité et il faut canaliser les énergies au service des priorités.

Le reste on fera avec, comme avant.


Tendance ?


Erection à Skopje en Macédoine, d'une statue d'Alexandre le Grand.

La statue est à la hauteur du qualificatif du personnage car l'ensemble fait 22 m de haut, dont 10 m de piédestal, pour un coût d'environ 10 millions d'euros.
Le projet de Charles III fait petit joueur face à cette nouvelle merveille.
Bon la Macédoine n'est pas encore un vrai pays, mais a des dettes jusqu'au cou, et en plus les grecs font un peu grise mine car Alexandre c'était un peu leur Napoléon.
Mais pour l'instruction des peuples, les symboles forts c'est toujours utile pour stimuler les esprits. A Skopje, pour éviter les mauvaises interprétations, ils ne disent pas que c'est la statue d'Alex machin mais le "guerrier à cheval".
Ah quand la poésie file entre toutes les mains.

20/07/2011

Quizz de l'été.


Le projet Nancy Grand Coeur ou quelques bâtiments made in Singapour ? (photo Lilyane B.)

16/07/2011

De quel coeur êtes vous ?

Peinture de Jean Christophe Massinon / Love me tender

Tout ce débat autour de la place du marché aura permis à chacun de se positionner. Le cheval au final n'est que prétexte pour que chacun y trouve sa famille de coeur.

Les incontournables "laissez faire" en rempart de la majorité silencieuse discutaillent en grignotant des cacahuètes et en taillant des costards à ceux qui donnent un peu de leur énergie à autre chose qu'eux mêmes...C'est un grand classique.

Il y a aussi ceux qui ne savent pas et qui s'en remettent à ceux qui savent, qui eux même s'en sont remis à d'autres qui savaient mieux en donnant des clefs pour dire à ceux qui ne savaient pas ce qu'ils doivent dire à ceux qui en savent encore moins.
Quand on les interrogent sur ce qu'ils devraient savoir et qu'ils ne savent pas, généralement là aussi ils ne savent rien. En bref, ne pas répondre à une question qui n'aura jamais été posée.

Parmi ceux qui savent, il y a les amoureux du patrimoine, attention pas les petits esthètes de la pierre de taille, non, les purs et durs, ceux qui décryptent le langage d'hier pour construire les discours de demain avec les mêmes matériaux du fond des carrières de pensées d'avant les congés payés et la naissance de la République.
Pour eux, les symboles d'hier remis au goût du jour propulsent les élans vers un monde meilleur sous le signe de l'appartenance d'une exemplaire continuité qui ferait office de pedigree.
La droite extrême et les royalistes se disputent l'avantage d'un sang bleu ou d'une grande pureté comme preuve de la supériorité d'une poignée sur la majorité. On peut encore se demander comment une paire de monarques et barons divers ont pu engendrer une aussi grande populace de personnes se revendiquant d'une caste supérieure.
Quand on parle d'art, ils nous parlent d'histoire, quand on parle d'histoire, ils nous parlent d'héritage, et quand nous parlons d'aujourd'hui ils nous parlent d'hier.
Bref, pas facile de parler de la même chose en même temps alors que nous avons tous l'illusion d'échanger sur le même sujet.

Et puis il y a la volonté publique et la volonté politique, qui entretiennent eux aussi le malentendu, car même à l'oreille la confusion est prête à l'emploi.
Nos élus sont censés être à notre service et à celui de la collectivité, activité pour lesquels nous leur avons donnés des voix. Pour s'aider dans cette entreprise, ils s'entourent de spécialistes, s'entourant eux mêmes de spécialistes.
Pour la mise en place d'un circuit électrique par ex, cette chaîne se relaie efficacement pour qu'à la fin, effectivement, cet objet fonctionne sur le plan technique.
Pour la mise en place d'un objet symbolique ou d'une idée, le processus est le même, sauf que l'intention se dilue dans les strates de différents intervenants, chacun y mettant sa patte, mais suffisamment peu pour qu'aucune trace n'y subsiste et que personne au final ne puisse endosser une quelconque responsabilité.
Chacun a fait sa part de travail, qui consiste parfois non pas en améliorations, mais en justifications du temps d'attentions apporté à l'objet.
Bref, une plus value illusoire qui persiste encore plus quand nos élus entretiennent leur pensées personnelles comme vecteurs de la croissance collective et donnent en retour une réponse pré-mâchée par d'autres, mais validée par eux mêmes comme émanant de réflexions personnelles. A vrai dire, quand l'idée est entérinée, plus personne n'est à même de désigner de qui émane l'idée originale.

C'est le temps des vacances, comme peut l'être aussi cette place du marché, actuellement en transit et en quête d'identité. La rentrée donnera la réponse aux interrogations d'aujourd'hui et nous saurons finalement si nous avons été entendus ou seulement écoutés.

En parlant de place, vivement que notre ami Jean Christophe Massinon reprenne rapidement la sienne à nos côtés. Son enthousiasme et son élan pour la culture contemporaine est importante pour le débat qui nous occupe, en plus de la légèreté qu'il nous apporte dans ce monde planifié.

See you Warrrior.





08/07/2011

En route vers un monde meilleur.

Aujourd'hui jeudi 7 juillet 2011, nous nous sommes retrouvés nombreux autour d'une grande table réunissant élus, plusieurs directeurs de services du Grand Nancy, les affaires culturelles de la Ville, ainsi que plusieurs plasticiens et responsables de galeries ou d'associations à vocation artistique.

Le thème de cette rencontre était "l'Art dans la ville" et pouvoir faire le tour de cette question en moins d'1h30 reste un exercice impossible, surtout avec autant d'invités,et d'opinions variables.

Si les galeries Poirel restent pour tous un centre hypothétique en ce qui concernerait les arts dits contemporains à Nancy, l'orientation de cette réunion s'est lentement désaxée vers la politique culturelle de la ville.

Il est bien difficile pourtant de dissocier une volonté de s'ouvrir à une création contemporaine sans regarder les outils mis à disposition et une programmation générale qui impulserait la ville.

Mais par ailleurs, ces remarques ont déjà été formulées à l'occasion de réunions précédentes et chaque nouvel arrivant les repose inévitablement à sa manière.

Plus ces réunions se répéteront avec de nouveaux intervenants et plus les questions initiales se dilueront encore dans une reformulation chronophage de questions déjà posées et toujours en attente de réponses plus précises.

Dans les échanges qui eurent lieu, parfois une réflexion hâtive aurait tendance à opposer entre eux des domaines qui n'ont rien à voir ensemble ou supposés en concurrence comme le sport et l'art contemporain ou les arts vivants. Comparer les moyens mis à disposition de chacun laisse chaque utilisateur sur sa faim, car c'est sûr il y a toujours plus d'argent chez le voisin et l'autre dilapide sans compter ce qui aurait été mieux employé ailleurs.

Dans ce jeu des vérités, tout le monde a raison, car en ce qui concerne l'argent, il y en a c'est sûr, (même si moins qu'avant), mais pas pour tout le monde.

Par ailleurs la question n'était pas ici de savoir si les associations et artistes de la ville sont bien traités, mais de " l'Art dans la Ville" dans son sens d'espace urbain. Parfois il est difficile de s'extraire de son cas particulier pour traiter du général.

Pour la conduite de réflexions futures, le pilotage par la sémillante sociologue qui a conduit les ateliers Nancy grand coeur, risque d'être assez étrange, car si je ne doute pas de sa méthodologie, il convient en premier lieu de faire un distinguo entre l'art, l'animation de rue et la mise en valeur du bâti architectural. Mais ceci est un autre débat et il est encore un peu tôt pou y répondre.

Nous avons fait connaissance avec de nouvelles têtes et André Rossinot nous a donné RDV à la mi-septembre pour ce qui aura été nommé : un laboratoire de solutions, car pour l'heure, hormis l'émergence de ce qui apparait comme un vrai désir d'une mise en place d'une consultation partagée, il n'y a aucune avancée tangible apportée au sujet du débat

Ma dernière question à André Rossinot concernait l'avenir de cette fameuse place du marché et de savoir qu'elle était sa décision et ce que je devais répondre à ceux qui me demandent régulièrement ce qu'il advient du projet initié par le grand Nancy.

Sa réponse fut éclairante, "j'ai encore besoin de réfléchir, à mon âge on a besoin de temps".

L'interrogation initiale concernant "l'Art dans la ville" a pourtant pris ses racines dans la contestation qui a suivi la publication du projet de statue équestre et pour la poursuite des ateliers, laboratoires ou réunions diverses, personnellement je ne participerais plus à aucunes d'entre elles tant qu'une réponse claire sur l'avenir de la place du marché n'aura pas été donnée.

Si ces ateliers sont une contrepartie en échange d'une tranquillité d'action immédiate, tout cela n'a pas beaucoup de valeurs, en tout cas pour moi.

Avant de poursuivre un "atelier des solutions" sur la ville, (excellente initiative au demeurant) il faut d'abord que monsieur Rossinot réponde à cette question particulière du devenir de cette place, et sa manière de la traiter sera la projection de sa volonté d'une politique urbaine plus ouverte ou non.

S'il entend soumettre cette place comme élément pilote d'un premier "Atelier des Solutions" alors nous serons assurés de sa réelle volonté d'ancrer ses messages dans le monde réel.

Quant aux muses, je pense qu'elles devaient avoir des trucs plus urgents sur le gaz, à moins qu'elles ne fussent déjà alanguies sur des plages brûlées par le soleil et la crème solaire.

03/07/2011

Que l'esprit des Muses soit avec nous...

Jeudi 7 juillet, grosse réunion avec des responsables de la Mairie, du Grand Nancy et quelques artistes implantés dans la vie culturelle de Nancy.
Le thème de cette réunion est l'Art dans la ville mais je ne sais pas si le sujet de l'installation d'une statue équestre, sera abordé à cette occasion.
Il est intéressant de noter que toute les personnes invitées à cette réunion ne se sont jamais prononcées sur la validité du projet Charles III (obligation de réserve comme employés de la ville ou du grand Nancy) et qu'aucuns artistes, pour la plupart avec des projets en cours ou des subventions de la mairie, n'ont signés la pétition.
J'espère toutefois qu'à cette occasion il y aura un début de réponse aux questions posées voici
maintenant quelques mois.
Que l'esprit des Muses soit avec nous...

27/06/2011

Lettre ouverte à ceux qui n'y croient pas.

J'ai reçu quelques mails et quelques échos sur la suite des événements à venir.
Pour beaucoup, le projet de la place serait ficelé et il n'y aurait donc rien à faire, ce en quoi, l'intervention initiale (lettre et pétition) est qualifiée de sympathique mais inutile. Les échanges et réunions qui ont suivies, ne seraient au final qu'un habituel trucage pour entériner une décision irrévocable.
Ce rôle de candide me va pour l'instant tout à fait bien, et je n'ai pas envie de me départir d'une certaine naïveté à des propos qui ont été tenus en ma présence.

Si les événements évoluent et nous le saurons bientôt, il sera toujours temps de se positionner face à une nouvelle donne.

Encore un peu de patience à ceux qui ne croient pas aux miracles, et que ceux qui n'ont jamais cru en la possibilité d'un "homme de parole", qu'ils me lancent de la farine pour m'en faire un lit douillet.

25/06/2011

Réponse à un commentaire reçu sur le post précédent.

"A Nancy, chaque projet urbain est une occasion d’émerveillement face à la richesse protéiforme des débats intellectuels qui nourrissent le quotidien de la ville. "

J'imagine que cette introduction est un trait d'humour car si vous passez par le nouveau quartier Meurthe Canal par ex, point d'émerveillements ni d'échos de débats intellectuels qui auraient pu avoir lieu. Pour Artem, nous avons beaucoup entendu la fanfare mais nous n’avons pas vu le défilé des majorettes.

"A pieds ou à cheval, Charles III, depuis cinq siècles allongé dans son gisant, doit actuellement se dresser, intrigué par l’exégèse de sa pensée apocryphe qui oppose, divise ou stigmatise pour mieux incarner des vérités révélées en réponses de questions mal posées."

Après ses funérailles majestueuses, (une des trois merveilles qu’il fallait avoir vu en Europe avant de mourir !) je pense que Charles III savoure de nouveau cette mise en lumière de son œuvre balayée par les courants ravageurs du XX° siècle triomphant et d'urbanistes visionnaires. Je pense aussi qu'il aura compris qu'il n'est qu'un symbole et que ce n'est pas tout à fait à sa personne que l'on rend hommage, plutôt à une certaine idée cachée sous le verbe "entreprendre".

"Dans l’histoire urbaine de la ville, le projet d’aménagement de la place du Marché (place Mengin future Charles III) restera peut être comme une révolution de la pensée collective."

L’histoire nous le dira, mais il est encore un peu tôt pour employer des adjectifs trop colorés et le peut être s'accorde souvent avec l'émission de belles idées...

"Révolution par la prise de conscience que la ville de demain ne peut se résumer à la juxtaposition d’aménagements urbains reproduisant à l’identique des réussites patrimoniales antérieures. Révolution par l’acceptation du risque de l’imperfection qui crée la vie."

C'est un manifeste, bravo pour cet élan, mais une prise de conscience ne peut pas être en soi une révolution, à moins que ce changement aille contre la poussée naturelle d’une pensée émanant d’un pouvoir (fut t'il municipal) enlisé dans ses habitudes.

"Car derrière un objet symbolique tel qu’une statue, transparaissent les émotions, la culture, la vie d’une époque."

Avec l’art statuaire, quand le pouvoir rend hommage au pouvoir, (sa principale inspiration) ce pouvoir aurait tendance à se voir en miroir. C’est un grand classique des siècles passés.

"Nancy a su depuis maintenant près de trente ans retrouver la fierté de son patrimoine et de sa richesse de pensées. Quelque soit le jugement que l’on peut porter sur les politiques municipales menées depuis plusieurs années, force est de constater qu’André Rossinot a été l’artisan de cette fierté retrouvée."

Pour tempérer un peu vos propos il conviendrait d'ajouter que c'est tout de même le rôle d'un maire d'administrer une collectivité et de se mettre au service et à l'écoute de ses concitoyens et aussi d'être le garant d'une volonté d'un mieux-vivre, toutes confessions et familles politiques confondues. Que M Rossinot soit passionné par « sa » ville, je crois que personne n'en doute, même ses opposants, mais ce n’est pas l’objet de notre débat de juger de son bilan passé ou présent et d’extrapoler pour savoir si un autre, aux mêmes responsabilités, aurait fait ou non un travail plus ou moins convainquant.

« Mais cette fierté qui permet à Nancy de compter en Lorraine ne peut être une fin en soi. Elle doit constituer le socle d’une dynamique de développement nourrie d’inventions, d’esprit d’initiative et d’envie d’entreprendre. Elle doit permettre de transcender les différences pour mieux créer la ville de demain »

Jolie formule qui aurait le mérite d'être conjuguée plus souvent au verbe présent.

« La place Stanislas concentre cette fierté à l’énergie rayonnante". La place Charles III ne doit pas être la copie d’une place royale qu’elle n’a jamais été ou seulement la place d’un marché qui n’exerce plus sa fonction de mixité sociale et de rencontre entre mondes urbain et périurbain. Elle doit être la place du Marché, un lieu d’échange et de vie, un lieu de commerce et d’entreprise.

Avec sa propre culture, Françoise Hervé ne dit pas autre chose et la question qu’elle formule est la même que celle qui sous-tend l’initiative de Daniel Denise. »

Ce n’est pas qu’un jour on se promène en short, que cela nous oblige à être un joueur de foot.

« Peu importe pour l’instant qu’il y ait une statue équestre, pédestre ou moderne. Peu importe qu’une fontaine, un banc ou une terrasse permettent de susciter des moments de vie et d’échange, des moments paisibles où le temps s’arrête dans un monde pressé. L’essentiel est à ce jour dans la formulation partagée des enjeux et dans l’ouverture d’un débat libre et respectueux, un débat force de propositions sans contraintes. »

Peu importe pour l’instant, tant que rien n’est encore figé pour 20 ou 50 ans…Ce débat initié devrait aboutir tout de même à donner des réponses. La possibilité d’une réflexion est une opportunité pas un sabotage.

Certains Ego(s) ne font pas malheureusement pas la distinction et la suite des événements donnera sans doute à voir l’épaisseur de la grandeur d’âme de chacun et ce qu’il convient de défendre : ce qui est bon pour la ville et des usagers ou une idée à faire prévaloir en priorité.

« Il n’appartient pas à l’homme de la rue de se substituer aux élus qui sont légitimement et démocratiquement responsables des réponses à apporter aux enjeux de la ville. Par contre, il est de la responsabilité citoyenne de contribuer à la bonne expression des attentes et des besoins en les formalisant clairement, en débattant librement et en éclairant ces choix. »

Il appartient aussi aux élus ne pas se croire propriétaires de ce qu’ils organisent avec des mandats populaires. Par ailleurs, il est rare que le citoyen lambda intervienne pour discuter sur la taille d'un collecteur.

« Merci, Françoise Hervé et à Daniel Denise pour cette expression et cette volonté de recréer un Marché perdu. »

Si ce n’est que pour arriver à rien, il est bien inutile de remercier quelqu’un et si c’est pour arriver à un discours monomaniaque du type de celui de Mme Hervè, il est alors temps de faire silence.

Je n’ai pas envie de devenir une caricature de pensée qui ferait qu’avant même d’ouvrir la bouche on puisse connaitre mes réponses.

22/06/2011

Du rififi sur la chnouf.

Est Républicain du 22 juin 2011
Quand un personnage historique comme Charles III, agit comme antidépresseur supposé d'une ville et symbole d'un renouveau, sa puissance est à rapprocher des drogues qui ont conquis la planète, car sous son emprise, le monde semble avoir des évidences échappant au commun des mortels.
Il est encore un peu tôt pour savoir si les "opposants" du projet initial vont être mangés par les petits cochons ou anesthésiés par la jolie formule employée par notre sémillant journaliste, un comité Théodule. (paravent pour entériner par ailleurs un projet)
Si c'est pour faire marionnette, ne vous inquiétez pas, je ne suis pas sûr que ce rôle soit à notre mesure.
Nous avons toujours voulu croire que les paroles d'hommes engagent ceux qui les prononcent et c'est dans cet esprit que nous avons pu engager un dialogue et souhaitons le poursuivre.
Remettre en question cette parole avant les premiers résultats est prématuré pour l'heure.

Pour ce qui est du projet en résine, comme dans Lucky Luke, je suggère plutôt le goudron et les plumes. Quant au discours monomaniaque de Mme Hervé sur ce sujet, franchement avec cette insistance, nous frisons le ridicule et le ringard.
Remplacer une oeuvre abimée par un double, confère à ce double un statut légitime, car l'original a forgé le caractère du paysage dans lequel il s'inscrivait, ce qui n'est pas le cas pour notre place du Marché.
Quant à présenter comme éléments factuels, une fontaine et une statue équestre trouvés sur une gravure, cela s'appelle un raccourci artistique, indigne d'une recherche et réalité historique.

Que monsieur Rossinot ironise sur la campagne d'infos gratuites, offerte à cette place, il a bien raison, c'est cadeau, tout comme peut l'être la démocratie et la parole citoyenne.
Mais il y a un temps pour chaque campagne.

Nous attendrons donc la communication du 30 juin pour avoir une idée plus précise de l'évolution du dossier.

21/06/2011

Faire de la place à des idées neuves.

"Spaera" de stephan Balkenholm, Salzbourg, Autriche

Quand une ville est d'évidence historique, comme peut l'être Salzbourg, 150 000 habitants, il n'y aucune obligation de vouloir renforcer ce caractère historique en introduisant encore des pastiches imitant des oeuvres du passé.
L'environnement, les Musées, la programmation des lieux forgent le caractère culturel d'une ville. Cette évidence a pourtant besoin d'être martelée pour échapper à un carcan conservateur qui prétendrait le contraire.


27/05/2011

Nancy Underground


La présentation de la statue équestre dans l'environnement du chantier reste un joli moment. En mettant en parallèle le cube de béton cellulaire présenté actuellement aux galeries Poirel, on pourra s'interroger sur le paradoxe à présenter avec emphase des éléments de construction bruts, dans un lieu d'exposition et inversement, à présenter un élément de patrimoine dans un chantier ouvert à tous les vents.
Notre maire arrive à son tour sur le champ de l'art contemporain et les jeunes artistes vont avoir du souci pour se faire remarquer s'ils n'utilisent que l'allégorie ou la métaphore comme production.

Montrer ou masquer ?

Lors de cette présentation au centre de tri jeudi 26 mai , Jean-Marie Duthilleul, l'architecte en charge de l'aménagement du nouveau quartier Grand Coeur présente son projet.

Tout le monde aura bien compris que cet aménagement sera très long à se réaliser dans son ensemble. Une fourchette entre 12 et 15 ans semble une échéance raisonnable, comme l'a annoncé André Rossinot. A suivre donc.

23/05/2011

Place du Marché ou Place Charles III ?

© Paul Hanna / Reuters/REUTERS. Espagne dimanche 22 mai 2011

Dans ce projet de rénovation de la place du Marché, le changement de nom en place Charles III est la clef du problème. Actuellement la place s'appelle officiellement Place Henri Mengin, mais ce nom est juste utile pour perdre ceux qui cherchent cette place.
Au nom d'usage, le marché, endroit populaire par excellence devrait se métamorphoser en hommage à un duc de Lorraine.
Pour Charles III, il y a plein d'espaces urbains en devenir à baptiser ou à rebaptiser, dans le quartier précisément où une rue, une ancienne prison, une école, un parc portent son nom.
Intellectuellement, il n'y a pas de raisons de vouloir forcer la mémoire des nancéiens à regarder ailleurs pour désigner le quartier Charles III.
C'est presque de l'ergonomie de pensée, du design abstrait sur la désignation des "constitutifs de la ville". La mémoire de tous les nancéiens, toutes générations confondues, passe par la désignation actuelle sans équivoque de la place du Marché et du quartier Charles III.
Par ailleurs quel est le vrai intérêt à vouloir remplacer la mémoire de l'activité d'un lieu, par la mémoire d'un homme dont personne ne savait rien il y a peu ?
Pour les commémorations : les expos, les livres et les Musées sont à disposition pour établir ce langage didactique.
Pour tout ce qui est affectif avec Charles III, ne cherchez pas, il n'y a pas de liens.

A vouloir trop célébrer les grands hommes, on finirait par oublier le bon sens populaire et à trop vouloir célébrer des événements dont plus personne ne se souviendra plus, il y a aura toujours quelqu'un pour le rappeler....




21/05/2011

Et une page de publicité


C'est aussi le paradoxe de ce blog de faire indirectement la promotion des communications à propos de cette place. Hier encore, personne ne connaissait Charles III et aujourd'hui tout le monde connait même le nom de son cheval...
Bref, pour les âmes curieuses qui veulent en savoir plus, cette réunion répondra sans doute en direct à de nombreuses questions que les uns et autres se posent...
Et le petit cheval en question pourrait être de la fête et les enfants pourront peut être faire un tour avec...