15/04/2011

Article en ligne de l'Est Républicain du 15/04/2011


Je crois que depuis l'ouverture de ce débat, la question n'est plus d'opposer un objet jugé historique par certain, à un autre contemporain. (déjà dit et redit)
Il faut d'abord reposer la question fondamentale de l'usage de cette place mais aussi de toutes les autres et de pouvoir amorcer une nouvelle manière de penser les villes.
Quand le journal qualifie Françoise Hervé de "Défenseur acharné du patrimoine nancéien", ce qualificatif, "acharné", donne à l'ensemble un air de croisade qui n'invite en rien au débat.
En parlant de JUSTICE, REPARATION, ces mots ne sont pas ceux d'un historien, mais de quelqu'un qui prend fait et cause en demandant des comptes à l'histoire.
Il y aurait tellement de choses à réparer, de justice à rendre à rebours que cette idée donne le vertige.

Pour ce qui est de la maquette ou "réduction", son agrandissement pose d'innombrables problèmes, comme celui d'une petite image de qualité internet que l'on voudrait agrandir pour en faire une affiche monumentale. Au final, les pixels ne remplacent pas des détails d'une image et il en est de même pour un objet en 3D.
Sans le regard des créateurs d'origine, un agrandissement à X % d'une petite surface aujourd'hui lisse doit t'elle donner une illusion de matière, de veines saillantes ?
Ces détails seraient t'ils oui ou non inclus dans cette projection ?
Si oui, par qui, un artiste réinterprétant ou un artisan exécutant ?

En dessin il faut parfois tricher avec la réalité et non pas livrer une transcription exacte de ce que l'oeil perçoit. Il en est de même pour les volumes.

Quant à comparer une ville patrimoniale italienne avec la place actuelle du marché, il s'agit d'un grand écart dont ma forme physique actuelle me dispense.

7 commentaires:

  1. Les mots ont leur importance, ici comme ailleurs. Françoise Hervé, qui veut souligner la qualité de l'œuvre et l'évidence de son agrandissement, dit que ce n'est pas une maquette mais une "réduction", ce qui laisse entendre que le petit bronze du Musée lorrain aurait été exécuté a posteriori. Dans son esprit, une "maquette" ne peut être qu'une ébauche imparfaite. Les Chaligny ont présenté un petit "modèle" (en italien "modello")en bronze de leur statue (Pfister l'écrit, et non pas un rapport citant plus ou moins cet auteur) : il était habituel et même obligatoire d'en passer par cette étape dans toute commande d'importance.
    Ce modèle a été acheté par la Ville de Nancy à un riche amateur, Joseph-François Coster, à l'époque de Charles X, dont l'administration pourtant était très réticente à l'égard de toute manifestation de patriotisme lorrain.D'ailleurs il s'agissait bien d'enrichir les collections de la Ville, non de récupération politique des métaux non ferreux.
    Impossible d'avoir un équivalent en euros des 15000 francs de la commande. Pour avoir une idée : un mauvais cheval de réforme, qui pouvait cependant vous emmener sur son dos d'un point à un autre coûtait à l'époque 20 francs de l'époque. En 1685, un gars de Dombasle (ce n'était pas un célèbre écrivain de l'époque), pour avoir dit au maire "qu'il estoit un foutre (soit dict à toute révérence)" fut mis à l'amende de 60 sols, c'est-à-dire environ le tiers d'un franc.
    Les deux Chaligny, fondeurs en l'artillerie (et non pas statuaires), auraient dû aussi faire une PYRAMIDE pour servir de fontaine, d'après leur contrat.
    Un projet de fontaine est reproduit dans Pfister, Histoire de Nancy, tome II, p. 521 : on ne sait ce qu'il en est de ce dessin, de toute façon la statue est différente.
    Quant aux villes italiennes, un certain nombre a fait le choix d'interdire totalement le centre historique à la circulation automobile, et elles n'en sont pas moins vivantes.

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  2. on en a marre,de subir les sauts d'humeurs du ROI Rossinot pour appliquer ses desirs pour mettre une statue de charles III,tous les commercants sont contre cette statue

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  3. Dans des accusations ou appréciations frontales, quand les commentaires sont anonymes ils perdent en pertinence.

    L'usage du "on", souvent commode, et de "tous les", laisse plus dubitatif
    car même ici la règle de l'exception n'est pas respectée et au fond nous savons bien qu'au moins une personne pensera toujours le contraire d'un groupe.
    Sans expressions tangibles et audibles des commerçants, difficile cependant de vous considérer comme un porte parole officiel.

    Donner son identité est souvent une invitation à la mesure quand il s'agit de donner un peu plus que son avis.

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  4. Mme Hervé parle d'historicité de la place, Henri Mangin, sur cette place depuis 600 ans il y a eu un marché avec une interruption de 50 ans, ou effectivement l'hôtel de ville de Charles III a été édifié, il fut détruit en 1757 par Stanislas qui édifia l'hôtel de ville actuel sur la place qui porte son nom, le marché fut donc sans interruption depuis 1757 jusqu'à nos jours présents sur cette place cette dame qui parle d'historicité devrait en tenir compte… le patrimoine ce ne sont pas que les vieux cailloux…

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  5. Mme Hervé dit : «Le patrimoine contribue énormément à la notoriété d'une ville, »
    cette dame sûrement mal informée De ce que l'historicité réelle, ignore ce qu'est le patrimoine immatériel,car le marché et notre patrimoine nancéien Mme. ce marché est antérieur à la création de La place Stanislas , ne vous en déplaise, créer de toutes pièces un faux patrimoine, entre des façades 19e, un blockhaus de béton (Saint-Sébastien) qui sent bon la fin du XXe siècle Rossinolien , ceci s'apparente à du néo-facadisme ,
    la finalité du projet s'il reste dans les clous actuels ne sera que du Disneyland Où les anciens commerçants pourront figurer les gentil Donald et Mickey…

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  6. MEG a dit:
    Les vrais cibles c'est pas les blogeurs,ne vous eparpiller pas,la ville appartient aux citoyens et on veut tous la meme chose ,sauvegarder notre ville et la faire evoluer dans le bon sens et dans le respect ,et une status dans les temps qui courts avec un prix pareil...

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  7. Donner une nouvelle perspective d’avenir à Charles III:

    Si le projet de réalisation de la statue de Charles III peut paraître pour quelques-uns comme une évidence s’imposant pour rendre hommage au Duc de Lorraine, il en ressort également que cette perspective parait bien réductrice, voire simpliste dans sa réflexion

    En effet, de la consultation collective, une multitude de projets, notamment grâce la participation des artisans d’art lorrains pourrait voir le jour.

    Avec un défi, très simple à mener finalement : écouter les propositions que peuvent faire les uns et les autres. Les confronter, entre eux et avec le projet de la Ville. Faire appel aux talents des artisans d’art. Nous en avons. La Lorraine n’est pas privée de compétences, elles existent.

    Les artisans d’art sont les héritiers de savoir-faire précieusement élaborés au fil des siècles et sont un véritable atout pour les territoires en termes de développement et d’attractivité touristique.

    Si le souhait de la ville de Nancy est de faire de cette place un lieu de vie pour les célébrations de « Renaissance 2013 », il serait sans doute heureux de s’inspirer du siècle des Lumières. Il suffit pour cela de renouer avec l’alchimie des Lumières qui a permis tant de merveilles grâce au partage des connaissances acquises par l’expérience, l’enseignement du passé et l’esprit critique.

    Ce serait là une bien belle perspective d’avenir pour Charles III qui ouvrirait les portes d’une joute artistique des temps à venir.

    La question reste sur la place…

    Danièle Noël, le 18/04/2011

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