30/03/2011

Diversion hors sujet.

La communauté urbaine vient d’annoncer (article ci dessus) qu’une œuvre contemporaine serait installée à 150 m de la place Charles III, sur le site du nouveau palais des congrès actuellement en construction, projet financé par le dispositif du 1 %.

http://www.culture.gouv.fr/culture/dap/dap/unpourcent/

Mais cette réponse est hors sujet (à 150 m plus précisément) de la place Charles III et de la statue écuyère, même si elle est néanmoins à considérer comme un premier élément d’une «politique» d’ouverture sur le monde des Arts contemporains, car nous ne sommes pas dans le débat d'avoir "Une" oeuvre contemporaine à Nancy.

Bien sûr que plusieurs formes d’Art peuvent cohabiter et c’est ce qui fait la richesse d’une ville. Nous sommes heureux de pouvoir le lire et d’en avoir ainsi la confirmation.

Mais en dénonçant l’installation de la statue équestre, ce n’est pas un rejet d’une époque ou d’un style en particulier, mais bien d’une mise en place d’un objet codé pour une époque et qui n’a plus lieu d’être. La position cavalière sur socle, comme déjà dit, isole le passant en le mettant à distance. Sur une place l’objet ainsi construit se donne à voir de loin et les perspectives convergent vers lui, donnant à l’ensemble la majesté requise à un tel hommage.

Que Nancy reconnaissance aujourd’hui en Charles III un politique visionnaire bâtisseur, digne d’être célébré, il n’en reste pas moins, que ce bel héritage fut en partie détruit par d’autres bâtisseurs visionnaires pour installer l’enchantement urbain de Saint Sébastien et alentours que nous connaissons.

Mais je ne veux pas ici faire le procès des urbanistes qui se succèdent, chacun apportant une pierre à l’édifice ou un coup de pioche selon l’humeur, la culture, l’époque ou les besoins.

Il faut relativiser le poids de cet hommage à une pression de faire coïncider "absolument" cette histoire de statue avec les festivités "Renaissance." (Une statue de ce type en bronze est en principe programmée pour des centaines d'années...et dans 20 ans tout le monde aura oublié pour quelle raison elle aura été érigée)

Personnellement je pense que ce projet interpelle toutes les groupes politiques confondus comme tous les citoyens de Nancy et agglomération et ne peut rester cantonné à une protestation d'une seule étiquette, qu’elle soit sociale ou politique.

Une mobilisation se met doucement en place et j'espère qu'elle réunira le plus grand nombre de sensibilités et acteurs de la vie culturelle et publique Lorraine.

J'espère aussi que le grand public ne réduira pas cette opposition au projet à une seule bataille esthétique ou politique et sera à même de comprendre que cette installation avec un coût extravagant n'est en rien profitable à la déambulation rêveuse, ni à la ville, ni à sa renommée, ni au renvoi d'une image positive et active de la cité.

Cette statue est une réalisation artificielle coûteuse grandeur nature d'une oeuvre qui existe déjà et que chacun peut voir au Musée Lorrain.

L'alibi patrimonial ne peut donc être ici invoqué, même si cette "création hors restauration" est éligible au titre de la fondation du patrimoine pour la récolte de fonds. (la création d'un pastiche historique y a droit contrairement à la création d'une oeuvre contemporaine. Mais ceci est encore un autre débat.)

Je crois aussi qu'il faut faire circuler encore l'information car nombre de Nancéiens découvrent seulement ce projet.

Quant à vouloir vraiment connaître le poids symbolique de l’œuvre en question, il suffirait de la transposer au pied des immeubles du Haut du Lièvre pour comprendre de quelle nature elle procède et comment ce "decorum" échappant à tout bon sens peut interpeller chacun de nous au XXI° siècle.

Je crois que l’Art d’aujourd’hui doit pouvoir résister à cette confrontation.


3 commentaires:

  1. Quant à notre journaliste Guillaume Mazeaud, écrire en guise d'une conclusion un peu hâtée que cette annonce hors sujet est "une issue intéressante", je pense que c'est aller un peu vite en besogne et témoigne aussi de la difficulté à faire comprendre les vrais enjeux qui sont débattus que l'on ne peut réduire à avoir "une" oeuvre contemporaine à Nancy.

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  2. " ce bel héritage fut en partie détruit par d’autres bâtisseurs visionnaires pour installer l’enchantement urbain de Saint Sébastien et alentours que nous connaissons."......... des noms !!!! de quels architectes et hommes politique peut il donc bien s'agir ?

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  3. Je vous invite à installer Google sur votre ordinateur pour répondre à vos questions. Si,si, j'insiste, demandez conseil à un ami....

    Pour les maires, allez, je me suis fendu d'une petite recherche...mais sans chercher à être téméraire, je pense que le CC Saint Sébastien c'est bien avant celui à qui vous pensez...

    12 mars 1983 à ce jour : André Rossinot UMP-Parti radical
    23 mars 1977-12 mars 1983 Claude Coulais UDF-PR
    17 février 1970-mars 1977 Marcel Martin Centriste
    8 janvier 1970-12 février 1970 André Rosambert Divers Droite
    9 septembre 1961 à 1970 Pierre Weber DVD démissionnaire
    10 mai 1953 22 août 1961 Raymond Pinchard CNIP
    26 octobre 1947 10 mai 1953 Jean Lionel-Pélerin RPF

    Le chemin de la connaissance est parfois bien austère.

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